Six heures et d’mi du matin,
J'ai soudain une petite faim.
Je m’précipite dans le noir,
Regarder dans les placards.

Malheur, il n'y a plus rien
Et j'ai de plus en plus faim.
Dans le couloir, je dérape
avec, dans ma main, ma râpe.

Rap, rap, rap. Rap, rap, rap.
Râper des carottes. Râper des carottes.
Rap, rap, rap. Rap, rap, rap.
Râper des carottes. Râper des carottes.
Des carottes, des carottes, des carottes…

Debout dans mon gîte je songe
Et d'inquiétude je me ronge.
Une journée sans croquer,
Je sens que je vais craquer.

Il est midi, j’deviens fou.
J'ai pourtant cherché partout.
J'ai des crampes à l'estomac,
Je râperais n'importe quoi.

Des radis, des griottes
Du céleri, des biscottes
Salsifis ou des rigottes
Des navets ou bien du blé

Des radis, des griottes
Du céleri, des biscottes
Salsifis ou des rigottes
Des navets ou bien du blé

Je fatigue, j'ai des visions.
Je coupe la télévision.
Je me couche et je m’relève :
Sous le matelas, est-ce que j’rêve ?
Je vois des fanes qui dépassent
Je me souviens, je refais surface.
Des carottes je suis sur la trace.
Elles sont là, fini l'angoisse!

Rap, rap, rap. Rap, rap, rap.
Râper des carottes. Râper des carottes.
Rap, rap, rap. Rap, rap, rap.
Râper des carottes. Râper des carottes.
Des carottes, des carottes, des carottes…

Aïe aïe aïe ! Quelle pagaille!
Je suis dans les vapes,
J'ai perdu ma râpe.
Tant pis. C'est fini,
Tête de linotte.
T'as des carottes.
La râpe, c'est fini
Et demain peut-être,
Assis sur ma fenêtre.
Je rap, rap, rap,
Râperai mes carottes
Rap, rap, rap. Rap, rap, rap.
Râperai mes carottes…